Vive la longévité – des hommes comme des machines

Timberjack

L’histoire et le développement des machines forestières sont fascinants. Les frères Magnusson, Bertil (78 ans) et Lars-Erik (84 ans) bénéficient d’une expérience cumulée de plus de 100 ans dans la foresterie. Lars-Erik se souvient du début de son parcours en 1952, à l’âge de 14 ans.

« EN 1952, juste à la fin de ma scolarité, j’ai commencé à travailler dans la foresterie. À cette époque, nous utilisions des chevaux : un Suédois du Nord et un Ardennais. J’ai travaillé avec des chevaux jusqu’en 1960. J’étais garçon de ferme jusqu’à mon service militaire », se rappelle Lars-Erik. Au fil des ans, les deux frères ont acheté et utilisé environ dix porteurs et abatteuses différents.

Cette famille possède actuellement deux porteurs Timberjack 1210 : ils comptent chacun plus de 30 000 heures de fonctionnement et leur histoire est passée par des hauts et des bas. Le 1210 illustré dans les photos a été acheté en 1993 par leur ami de longue date Sven-Göran « Kråka » Erlandsson. En 2005, après l’ouragan « Gudrun » dans le Småland, de nombreuses machines ont été utilisées pour un nettoyage d’envergure. Le 1210 en faisait partie. Une fois ce travail terminé, il est resté au garage pendant quelques années. Malheureusement, il a plus tard fait l’objet d’un cambriolage, et les voleurs ont tout pris, y compris l’intérieur.

« Ils ont tout volé : les instruments, le siège, presque tout », se rappelle Lars-Erik.

 

« Ils ont tout volé : les instruments, le siège, presque tout »
-  Lars-Erik Magnusson -

Plus tard, cette machine volée était présentée sur un site de vente aux enchères en ligne, et vendue comme machine pour pièces. Heureusement, leur neveu Magnus l’a rachetée à un faible prix.

Au cours du développement et des essais sur le terrain du 1210, pen-dant les années 1990, le technicien de maintenance Tommy Altberg était l’un des pilotes d’essai de l’usine.

« Nous faisions fonctionner les machines jour et nuit, en trois postes, sur le site d’essai de l’usine. Nous simulions une surcharge de 50 % en mélangeant le bois avec des tuyaux en métal, pour tenter de détecter des défauts de conception.

Pas très loin des frères Magnusson, nous rencontrons Bengt-Olov Åberg, né en 1947, qui se passionne profondément pour les anciennes machines ÖSA. Derrière l’un des portails de sa ferme, nous trouvons un ÖSA 250 datant de 1991 qui a connu des jours meilleurs. La peinture s’écaille, les pneus sont complètement usés et la moitié de la machine semble être démontée. Bengt-Olov Åberg l’a trouvée à Älvsbyn, dans le nord de la Suède, et il l’a achetée par l’intermédiaire d’une vente aux enchères en ligne.

« C’est un projet pour ma retraite ! Lorsque j’aurai rénové et modifié la machine, elle sera vraiment remarquable », s’esclaffe Bengt-Olov Åberg.

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On pourrait s’interroger sur ses raisons d’entreprendre un projet aussi énorme.

« Parce que c’est amusant. Je vais aussi remplacer le faisceau complet. J’ai retiré les unités de commande IPS : il a maintenant un système Parker qui me permet de tout surveiller avec mon smart-phone. Il aura une touche plus moderne. Je prévois aussi de passer à une grue Loglift F51 », confie Bengt-Olov Åberg avec animation.

Son enthousiasme est partagé par Tommy Altberg, qui vient donner un coup de main ici.

« L’avoir à proximité, c’est comme gagner au loto tous les jours. Il est vraiment très serviable pour les réglages et les interventions de ce genre. Il n’est pas facile de trouver des pièces détachées pour ces anciennes machines », ajoute Bengt-Olov Åberg.

Il est évident que ce projet est une passion, mais honnêtement, cette énorme entreprise sera-t-elle rentable financièrement ?

« Elle en est loin. Mais ce n’est pas sa raison d’être. Les gens qui passent leur temps libre à la pêche à la ligne ne sont pas non plus payés à l’heure pour attendre que le poisson morde », constate Bengt-Olov Åberg en riant à nouveau.

Tout cela dit, qu’en estil de l’utilisation d’une machine aussi ancienne aujourd’hui ? Comment un 250 se compare-t-il à ses concurrents ?

« La différence principale se trouve dans la cabine et la capacité », explique Bengt-Olov Åberg.

Les machines que nous avons vues ici sont un témoignage de la qualité de leur conception et de leur fabrication.

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Texte et photos: BILLY SÖDERIN